L’IA transforme profondément le secteur de la santé. Les entreprises pharmaceutiques utilisent l’IA pour accélérer le développement et la découverte de médicaments, ce qui permet de réduire les coûts à toutes les étapes du développement. Les appareils médicaux fondés sur l’apprentissage automatique modifient la manière dont les médecins analysent les images numériques et surveillent les maladies, et ils augmentent les taux globaux d’exactitude et de détection et facilitent le diagnostic. Par ailleurs, l’IA peut contribuer à réduire la charge administrative des hôpitaux, des médecins et des autres professionnels de la santé, notamment en ce qui concerne la documentation clinique, la communication avec les patients, les soins virtuels, l’aide à la décision clinique, ainsi que la recherche et le développement, ce qui permet de consacrer plus de temps aux soins aux patients. Cette question revêt une importance particulièrement cruciale étant donné la pénurie de main-d’œuvre qui sévit actuellement dans le secteur de la santé au Canada. Les organisations du secteur de la santé doivent comprendre les répercussions de l’IA générative et traditionnelle ainsi que l’évolution de la réglementation avant de mettre en œuvre ces outils dans leurs axes de travail.   

Avant de concevoir, d’adopter et de mettre en œuvre d’éventuelles solutions d’IA, le secteur de la santé doit tenir compte de nombreux éléments. Ce secteur est très réglementé, notamment par les exigences particulières imposées par les autorités fédérales, provinciales, professionnelles et sectorielles. Cependant, la collecte, l’utilisation et la divulgation des données des patients présentent des risques importants pour la vie privée et la sécurité, et le secteur doit se conformer à la législation fédérale et provinciale applicable en matière de protection de la vie privée, y compris les lois sur la protection des renseignements personnels sur la santé. Par exemple, les outils d’IA à code source libre peuvent conserver les données d’entrée de l’utilisateur à des fins de formation. Ces données peuvent devenir du domaine public, et il peut s’avérer impossible de les supprimer une fois qu’elles ont été divulguées.  

Des questions juridiques se posent également sur la propriété des données (données des patients et données dérivées) et la propriété intellectuelle, sur les situations où il est nécessaire d’obtenir un consentement éclairé et sur la manière dont les organisations obtiennent ce consentement. De plus, bien que la fiabilité des technologies d’IA s’améliore continuellement, l’exactitude, la possibilité d’obtenir des réponses inexactes, voire fabriquées (parfois appelées « hallucinations ») et la possibilité d’être tenu responsable si les choses tournent mal comptent parmi les risques de la technologie d’IA générative. L’IA peut également être utilisée à des fins malveillantes, comme l’usurpation d’identité de personnes réelles (hypertrucage), les attaques par hameçonnage et d’autres formes de cybercriminalité. Dans le secteur de la santé, où les organisations traitent des renseignements personnels sensibles sur la santé, il faut mettre en place des systèmes complets pour protéger les données des patients contre les activités malveillantes. Par ailleurs, les organisations doivent être conscientes des préoccupations éthiques et des facteurs subjectifs susceptibles de se retrouver dans les algorithmes et les données d’entraînement d’un système d’IA et veiller à ce que ces facteurs subjectifs ne teintent pas les résultats de l’IA.  

L’utilisation de l’IA est de plus en plus répandue au Canada pour des applications cliniques et non cliniques et, comme elle le fait pour la plupart des autres secteurs, elle perturbera celui de la santé. Les gouvernements, les législateurs, les organismes de réglementation et les associations cherchent des moyens de gérer ces risques en constante évolution. L’Organisation mondiale de la santé a récemment publié un communiqué sur les aspects à prendre en considération pour la réglementation de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé. Nous pouvons nous attendre à ce que d’autres cadres réglementaires soient fixés.   

Pour se préparer à la mise en œuvre de l’IA, le secteur de la santé peut prendre des mesures proactives afin d’atténuer les risques. L’une de ces principales mesures consiste à mettre en place des équipes multidisciplinaires chargées de repérer et de gérer les risques associés à l’IA générative. Il est également crucial d’informer les intervenants, y compris les administrateurs, les employés et les sous-traitants, de leurs responsabilités en ce qui concerne l’utilisation sécuritaire de l’IA. Les organisations peuvent également envisager d’établir des lignes directrices relatives à l’IA qui comprennent des principes clés, comme ceux énoncés dans le Code de conduite volontaire visant un développement et une gestion responsables des systèmes d’IA générative avancés du Canada, et de mettre à jour leurs politiques de façon à refléter les questions soulevées par l’utilisation de l’IA. Pour assurer une transition réussie, il est également essentiel d’évaluer les répercussions sur la vie privée et la sécurité, et de voir à ce qu’un humain surveille et contrôle les systèmes d’IA.  

Étant donnée la vitesse à laquelle les organisations du secteur de la santé continuent d’adopter l’IA, une collaboration avec des conseillers juridiques compétente est d’autant plus essentiel pour s’assurer d’être conformes à l’ensemble des lois, des règlements, des politiques et des cadres applicables, en constante évolution. 

Si vous avez des questions à propos de la façon dont l’IA transforme le domaine de la santé, communiquez avec un membre du groupe Santé de Miller Thomson.

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