À la fin du mois de mars, les Nations Unies ont tenu la Conférence des Nations Unies sur l’eau de 2023, la première du genre depuis près de 50 ans. Cette conférence, qui se situe à mi-chemin de la Décennie d’action sur l’eau, 2018-2028, se veut un examen approfondi à mi-parcours de la réalisation des objectifs de la Décennie d’action sur l’eau. De plus, l’eau et l’assainissement constituent d’importants objectifs de développement durable du Programme 2030 des Nations Unies, l’objectif clé de la Conférence sur l’eau de 2023 étant de favoriser l’atteinte des objectifs et des cibles relatifs à l’eau d’ici à 2030.
La Conférence des Nations Unies sur l’eau de 2023 a souligné le fait que l’objectif de développement durable n° 6 (ODD 6) – qui vise à assurer un accès universel à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène d’ici à 2030 – est tout sauf en voie d’être atteint. Selon l’énoncé de vision pour la Conférence sur l’eau de 2023, le monde n’atteindra pas les cibles de l’ODD 6 d’ici à 2030 au rythme actuel. En effet, il faudra quadrupler la vitesse de progression actuelle des initiatives liées à l’eau et à l’assainissement pour respecter les engagements du Programme 2030.
Le principal résultat de la Conférence sur l’eau a été la mise en œuvre d’un nouveau Programme d’action pour l’eau, dans le cadre duquel plus de 700 engagements ont été pris par les gouvernements des États membres, des organisations de la société civile et des membres du secteur privé. À l’issue de la Conférence, le Secrétaire général a souligné les principaux facteurs de changement, comme la réduction des pressions exercées sur le système hydrologique et le développement de nouveaux systèmes alimentaires alternatifs afin de limiter l’utilisation non viable de l’eau dans la production alimentaire et l’agriculture. Divers enjeux ont été mis de l’avant, notamment le niveau du financement requis pour atteindre les objectifs et les cibles liés à l’eau, l’importance de mettre au point des systèmes de financement novateurs et la nécessité d’innover et d’investir dans l’économie de l’eau.
Le 22 mars 2023, Journée mondiale de l’eau, le gouvernement du Canada a annoncé son engagement à mettre en œuvre un Plan d’action sur l’eau douce renforcé et à créer une Agence canadienne de l’eau afin de contribuer à la réalisation de l’ODD 6 d’ici à 2030. L’Agence canadienne de l’eau a d’abord fait l’objet d’une proposition en 2020, des consultations publiques ont été présentées dans un rapport en juin 2021, puis des fonds ont été prévus dans le budget fédéral de 2022. À l’heure actuelle, l’Agence n’a toujours pas été créée et son mandat demeure inachevé. Certains spécialistes du secteur de l’eau ont publiquement plaidé en faveur de cette initiative, mais aucune date n’a encore été confirmée. Cependant, les engagements et les actions de toutes les parties prenantes à l’échelle locale, nationale et internationale – comme le secteur de l’éducation et le secteur privé – jouent un rôle également important pour l’atteinte des objectifs liés à l’eau et à l’assainissement. En fait, l’un des trois grands principes d’organisation de la Conférence sur l’eau est de nature « intersectorielle », c’est-à-dire qu’il met l’accent sur la mobilisation de tous les secteurs pour améliorer les modes d’utilisation et de gestion des ressources hydriques.
Ainsi, le secteur privé joue un rôle très important dans la réalisation de l’ODD 6 et des autres objectifs de développement durable du Programme 2030 des Nations Unies. L’engagement pris par l’Alliance for Water Stewardship (AWS), un partenariat multipartite regroupant plus de 170 organisations, est un exemple d’engagement du secteur privé à améliorer les initiatives dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. L’AWS est affiliée au World Wildlife Fund, à ALUS Canada, à l’International Water Association et à diverses autres organisations de la société civile qui s’attachent à promouvoir l’utilisation viable de l’eau. L’AWS a établi une norme de durabilité axée sur l’eau, qui constitue un guide de bonnes pratiques largement reconnu à l’intention des entreprises qui utilisent de grandes quantités d’eau; cette norme vise à assurer « une utilisation de l’eau socialement et culturellement équitable, durable sur le plan de l’environnement et économiquement profitable ». L’AWS crée un mécanisme permettant aux entreprises d’agir systématiquement pour relever les défis liés à l’eau faisant partie des cibles de l’ODD 6, grâce à un système de vérification et de certification visant à assurer la crédibilité des actions, des résultats et des prétentions. La norme AWS est mise en œuvre par des chefs de file mondiaux et les partenaires de leur chaîne d’approvisionnement mondiale, qui exercent leurs activités dans divers secteurs, comme l’agriculture et la production de produits frais, de denrées alimentaires et de boissons, le matériel microélectronique et le stockage de données, ainsi que la production de vêtements et de textiles. L’AWS s’est engagée à ce que la norme AWS soit adoptée à grande échelle, soit sur plus de 10 000 sites d’ici à 2030.
Les engagements pris par des organisations qui font appel au secteur privé représentent des pas dans la bonne direction au chapitre de la conservation de l’eau. Cependant, bien que les alliances auxquelles prend part le secteur privé, comme l’AWS, puissent favoriser l’atteinte de cibles et d’objectifs positifs liés à l’eau, ces alliances visent souvent des objectifs qui sont alignés sur les priorités de leurs membres, et les efforts déployés par ces alliances peuvent être limités et ne pas forcément être dirigés vers les problèmes plus difficiles liés aux ressources hydriques et à la conservation de l’eau. Par conséquent, le rôle des gouvernements est essentiel pour faire en sorte que les efforts demeurent axés sur la résolution des problèmes les plus importants, que la mise en œuvre des solutions soit dirigée par les gouvernements ou le secteur privé. Cette dernière Conférence des Nations Unies sur l’eau et la Journée mondiale de l’eau de 2023 devraient permettre de braquer davantage les projecteurs sur les défis à relever dans ce domaine, aussi bien ceux qui sont abordés que ceux qui sont laissés de côté.
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